Rétablir le cycle naturel pour favoriser la biodiversité

Situé au cœur du Parc Naturel Régional de Camargue, Port Gardian agit pour contribuer au maintien de la biodiversité des écosystèmes marins et s’implique pour faire du Delta du Rhône, une destination de Tourisme Durable fondée sur une découverte respectueuse du territoire. D’autant plus que le port de plaisance occupe une place privilégiée dans le golfe de Beauduc, une zone propice au développement de la faune et flore. L’objectif d’améliorer quantitativement et qualitativement la fonctionnalité écologique du port comme nurserie pour les juvéniles est devenue une évidence pour le port. En 2018, en partenariat avec la commune des Saintes Maries de la Mer et avec les soutiens financiers de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, Port Gardian a fait appel à Ecocean pour son expertise afin d’installer 46 Biohut, des huttes de biodiversité.

Le Biohut

Est un habitat artificiel, installé le long des quais et sous les pontons. Composé d’une cage en acier remplie de coquilles d’huîtres (cage nourriture), associée à une cage vide (cage protection), il protège les post-larves et les nouvelles recrues quand, agressées par des prédateurs, elles cherchent à se rapprocher de l’habitat. Ce procédé vise à restaurer le cycle naturel dans les ports. Au total, sont installés 42 Biohut ponton et 4 Biohut quai, sur 4 zones choisies pour leurs critères hydrologiques et hydrodynamiques. Les Biohut quais sont facilement observables depuis la promenade du port. Aussi, entre 2018 et 2020, 12 suivis ont été réalisés par les plongeurs et scientifiques Ecocean pour effectuer des recensements :

  • 9 expertises palmes-masque-tuba pour les poissons.
  • 3 inventaires de la faune vagile (invertébrés mobiles, poissons cryptiques et/ou benthiques) qui nécessitent le sortie de l’eau du Biohut.
  • Dans les deux cas, plusieurs données sont relevées : nom des espèces, abondance et taille.

Quelles sont les espèces recensées à Port Gardian ?

  • 15 espèces et 149 juvéniles de poissons. Soit, en moyenne 3.8 individus par Biohut. On estime que 175 poissons ont pu être protégés par les Biohut chaque année.
  • 32 espèces et 3041 individus faune vagile. Soit en moyenne 351 individus par Biohut, cela représente 16 146 individus protégés depuis 3 ans.
  • 14 espèces d’intérêt commercial pour la petite pêche côtière : athérines, loups, sars (communs, à museaux pointus et à tête noire), muges, serrans écriture, crénilabres tanches, crevettes roses, crabes (verts de Méditerranée, verruqueux), pétoncles noirs, coques et anguilles.
  • 3 espèces d’intérêt patrimonial : loups, syngathes de rivière et un mérou brun.
  • Des variations saisonnières (similaires aux zones naturelles) : l’été est globalement plus riche et plus abondant, suivi de l’automne.
  • Des variations selon les zones, lié à la fois à l’hydrodynamisme du port, à la position plus ou moins près de l’entrée du port des nurseries, mais également au type d’habitat installé. En effet, certaines des espèces observées sur les Biohut Quai sont différentes des Biohut Ponton, montrant tout l’intérêt de diversifier les types de modules pour maximiser les espèces protégées.